Second poème...
LA DOUBLE AMBIGUÏTÉ
J’écoute avidement tes paroles dans l’ombre…
Je goûte les langueurs et les parfums du lit
Et la complicité des ténèbres, où sombre
La Pléiade d’or que Sélanna pâlit.
Tu souris, déployant ta chevelure blonde,
Et le sommeil répand des pétales d’azur.
La musique s’éteint. La nuit glisse sur l’onde
Harmonieusement, ainsi qu’un cygne obscur.
Ma bouche a possédé ta bouche féminine
Et mon être a frémi sous tes baisers d’amant,
Car je suis l’Être Double, et mon âme androgyne
Adore en toi la vierge et le prince charmant.
Paule RIVERSDALE,
Échos et Reflets, 1903.
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