Un quatrième poème...
PREMIÈRE NUIT
Je veux que tes yeux bruns, dont les prunelles d'or
Sont comme le reflet d'un lointain et beau rêve,
Ne regardent que moi, prisonnière du sort
Qui jadis nous unit pour nous aimer sans trêve.
Je veux que pour toujours tu ne penses qu'à moi,
Que tu songes toujours à nos chaudes ivresses
À nos divines nuits, à notre immense émoi
Quand, un soir, sans témoin, le coeur plein d'allégresse
Nous nous sommes promis un amour éternel.
Et, dans ce long baiser tu me dis, caressante :
"Je serai tout à toi, je cède à ton appel,
Je t'aime, mon amant, je brûle, frémissante."
Depuis ce doux moment, combien de jours ont fui !
Ils furent tous divins, et cette courte année,
Dont l'exquis souvenir, comme un rayon, a lui,
Éclairera sans fin ma sombre destinée.
Je veux que mon amour, ainsi qu'un bouclier,
T'abrite des chagrins dont âme si tendre
Vibre si vivement ; tu dois les oublier
Quand, ardente, ma chair sur ta chair vient s'étendre.
Paule RIVERSDALE,
Vers l'amour, poésies, 1903.
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